- LEVANT ESPAGNOL
- LEVANT ESPAGNOLLEVANT ESPAGNOLFaçade méditerranéenne de l’Espagne, entre la Catalogne au nord et l’Andalousie au sud, le Levant comprend les provinces de Castellón de la Plana, de Valence, d’Alicante et de Murcie. Les trois premières sont issues de l’ensemble historique du Reino de Valencia (royaume de Valence), fondé par la Reconquista aragonaise et catalane, et se distinguent par leur langue de Murcie, qui formait, avec la province intérieure d’Albacete, un royaume d’origine castillane.Les paysages sont dominés par l’opposition entre le littoral, où alternent côtes rocheuses et basses plaines alluviales avec plages et lagunes (albuferas ), et l’intérieur montagneux, où deux systèmes calcaires plissés entrent en contact. Au nord, les monts celtibériques dressent de hauts massifs, difficilement pénétrables, à plus de 2 000 mètres (sierra de Javalambre, Peña Golosa) au-dessus de plaines littorales étroites. Au centre, une zone intermédiaire de blocs soulevés (Caroche) et de hauts bassins (Requena), où s’encaissent les vallées de la Turia et du Júcar, offre des communications plus faciles avec la Meseta et laisse plus d’ampleur aux plaines du golfe de Valence, vaste zone de comblement alluvial derrière une côte régularisée. Elle est barrée au sud par les alignements sud-ouest - nord-est des chaînes prébétiques, qui s’avancent dans la Méditerranée au cap de la Nao, et dont les crêtes et blocs calcaires plissés dominent de hautes plaines et de vastes glacis d’érosion, annonçant le paysage qui se développe dans le «Sureste».Cette opposition entre plaines et montagnes recouvre en gros l’opposition entre cultures sèches (secano ) et cultures irriguées (regadío ): le climat méditerranéen, de plus en plus sec vers le sud, et qui transforme les rivières côtières en de simples ramblas sans eau, a contraint l’agriculteur à une quête multiséculaire de l’eau (souvent communautaire). Les fleuves (barrages), les sources karstiques et les nappes phréatiques (norias et pompes) alimentent ainsi, dans les vallées et les plaines littorales (Mijares, Turia, Júcar, Vinalopó, Segura et Guadalentín), des huertas , où une masse de petits paysans pratique sur de faibles surfaces les cultures légumières et fruitières d’exportation dominées par les agrumes. Le Levant est le premier verger méditerranéen (plus de 160 000 hectares, dont 135 000 plantés d’orangers dans la province de Valence). Les hommes s’y sont regroupés dans de gros villages de plusieurs milliers d’habitants, donnant des densités parfois supérieures à 200 habitants au kilomètre carré. Plus de 80 p. 100 des exploitants doivent exercer une autre activité pour compléter leur revenu. Les villes sont les centres de service et d’expédition des produits agricoles, en même temps que le lieu de résidence des grands propriétaires fonciers. Sur les collines et dans l’intérieur, le secano associe les céréales aux cultures arbustives, telles que l’olivier, l’amandier et surtout la vigne: partout présente, celle-ci produit des raisins de table sur la côte et des vins dans les vignobles de Requena-Utiel et de Jumilla-Yecla. L’agriculture conserve un rôle économique de premier plan.L’industrie, loin d’être absente, est très inégalement répartie: sur le littoral, les grandes villes ont des activités liées au commerce et à l’agriculture, auxquelles s’ajoutent quelques industries de base (raffineries de pétrole, métallurgie, chantiers navals, à Cartagène et céramiques à Castellón de la Plana), tandis qu’à l’intérieur certains centres sont restés ou devenus des foyers industriels actifs (Alcoy). Le tissu industriel est constitué essentiellement de petites et moyennes entreprises spécialisées dans les biens de consommation, les biens intermédiaires et les industries connexes. Le tourisme balnéaire est très important. La communauté autonome de Valence est ainsi la principale destination du tourisme national et la troisième destination du tourisme étranger.La province de Castellón, montagneuse et pauvre, ne se développe qu’au sud-est, dans la plana de sa capitale (134 000 hab. en 1990). Métropole régionale, Valence, qui comptait 752 000 habitants en 1991, est la troisième ville d’Espagne. Malgré les difficultés du marché des agrumes espagnols, elle est à la tête d’une des premières provinces par sa population et son activité économique (oranges, vins, riz, industrie). Dans les deux provinces méridionales, le climat semi-aride défavorise franchement l’agriculture sèche et limite l’irrigation: Alicante s’est développé grâce à une côte animée et à de petits centres industriels. Murcie, qui est une des régions espagnoles où la croissance démographique est la plus forte, se trouve dans une des zones économiques les plus dynamiques d’Espagne. Son économie repose sur l’exploitation, l’innovation et les secteurs importants de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Encyclopédie Universelle. 2012.